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Les superstitions au théâtre et au cinéma

Certains mots peuvent-ils porter malheur à un spectacle ? Y a-t-il des choses à ne pas faire sur scène ? C’est, en tout cas l’origine de bien des superstitions dans les théâtres et cinémas mais, ce que peu de personnes savent c’est que derrière ces superstitions se cachent, en réalité, de véritables règles de sécurité.

Couleur et superstition

Au théâtre trois couleurs portent “malheur” : le vert, le bleu (et son complément le violet) ainsi que le rouge.

Ce serait le célèbre dramaturge Molière qui aurait contribué à la superstition que la couleur verte était mortelle. Couleur préférée de ce comédien, il la portait, paraît-il, le jour de sa mort. L’autre problème de cette couleur était qu’elle se délavait vite. Considérée comme apportant un esprit changeant au comédien (qui avait forcément besoin de concentration sur scène), elle était donc plutôt à proscrire.

Les raisons pourtant sont tout autres. D’une part, la couleur verte destinée à la teinture des vêtements, était obtenue par des substances toxiques qui se libéraient lentement dans le sang des comédiens, qui pouvaient mourir empoisonnés mais aussi, à la lueur des chandelles et lampes à huile, elle leur donnait un teint cadavérique ou diabolique.

C’est aussi la raison principale pour laquelle le bleu et le violet étaient à supprimer dans les pièces de théâtre. La lumière rendait automatiquement le bleu et le violet, noirs et contribuait à une atmosphère lugubre.

Étrangement alors que le rouge fait partie du décor des cinémas et des théâtres, notamment concernant leurs sièges, celui-ci était à proscrire sur les vêtements des comédiens. C’est d’Espagne que nous viendrait cette superstition selon laquelle un toréador ne devrait pas voir cette couleur au moment de sa mort. En réalité, les accessoires utilisés en théâtre pouvant être dangereux, le rouge était proscrit tout simplement pour pouvoir immédiatement repérer les éventuelles blessures.

Fleurs et acteurs

Parmi les fleurs, deux en particulier ont une signification en théâtre : les œillets et les roses.

Si les roses, fleurs particulièrement chères, étaient offertes aux actrices et comédiennes que l’on souhaitait garder, les œillets, fleurs bon marché, l’étaient à celles dont le contrat n’était pas renouvelé. Façon élégante (ou pas) de congédier, l’œillet est devenu symbole de malheur au théâtre. D’autre part Molière (encore lui) serait mort en portant un œillet. Autant dire qu’il cumulait les signes du mauvais sort.

Savez-vous cependant qu’il existe une autre raison, sanitaire, pour voir l’œillet d’un mauvais œil ? La plante est en effet toxique. Synonyme de mort, ce n’est pas pour rien que Marcel Pagnol en a fait la raison principale du dramatique “Manon des Sources”.

Les mots à dire ou ne pas dire pendant une représentation

Superstition théâtre mots à ne pas dire

Parmi les mots les plus connus à ne pas dire au théâtre ou au cinéma figure l’expression “bonne chance” que l’on doit remplacer par une autre moins polie mais plus représentative. La raison en est qu’à l’époque des calèches tirées par des chevaux, ceux-ci se plaçaient devant l’entrée. Plus il y avait de spectateurs et plus celle-ci se remplissait de déjections. C’est aussi la raison pour laquelle les Anglais et les Allemands utilisent des expressions du type “Casses-toi une jambe”. Forcément plus glissante, l’entrée du théâtre pouvait donc provoquer plus d’accidents en fonction de la popularité de la pièce jouée.

Le mot “corde” est totalement interdit. La raison invoquée étant que les comédiens miséreux finissaient souvent par se pendre. Les deux autres sont d’ordre plus sécuritaire. Plusieurs cordes étant nécessaires dans un théâtre, afin de ne pas risquer de les confondre, on leur donnait (comme dans la marine) un nom spécifique. La seule à réellement s’appeler “corde” était la ficelle destinée à ouvrir les réservoirs d’eau en cas d’incendie. L’eau étant le plus souvent croupie, cette corde était donc sale, malodorante et n’était utilisée qu’en dernier recours.

Les pièces et films qui portent malheur au cinéma et au théâtre

Films et pièces maudits au cinéma

Certaines pièces sentent le soufre au théâtre et certains films sont hantés. Ainsi la plus ancienne pièce ayant cette réputation est le célèbre Macbeth de Shakespeare. Accusé d’avoir utilisé un véritable crâne humain dans sa pièce, il aurait, malgré lui, contribué à la malédiction qu’un acteur ou comédien meure chaque fois qu’elle est jouée. D’ailleurs, à ce jour, les comédiens qui jouent Macbeth ont l’interdiction de prononcer ce nom. La pièce elle-même est appelée par les anglais “The Scottish Play” pour déjouer le sort.

Plus proches de nous, deux films ont défrayé la chronique. Il s’agit de Superman et de Poltergeist. Pour le premier, il semblerait que tout acteur se promenant avec le costume en dehors du tournage finit mal. S’il s’appelle Reeve ou Reeves son destin est scellé. À tel point que pour le dernier superman on aurait offert le rôle à Keanu Reeves qui aurait intelligemment et poliment refusé !

La série des films Poltergeist a été un véritable carnage de morts et accidents au point qu’un véritable chaman avait été embauché pour exorciser le plateau.

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